Sur la route des mimosas 1/3
Il y a quelques semaines, j'annonçais avec beaucoup de joie notre projet de partir en voyage aux prochaines vacances scolaires, c'est-à-dire celles de maintenant. Je pensais que nous partirions dès les premiers jours, au gré du vent grâce à ce camping-car prêté par un ami. Quitter notre Bourgogne pour se rendre sur la route des mimosas.
Lorsque j'avais prévu ce voyage, il faisait très doux ici et la perspective de vivre plusieurs jours dans un camion assez bien aménagé ne me faisait pas peur. J'étais portée par ce rêve que j'ai: depuis de nombreuses années, je désire voir les mimosas en fleurs, si possible avec une douceur, celle d'un soleil clément, celui du sud.
Les vacances sont arrivées, les journées ont passé, et nous n'avons pas réussi à décoller cette première semaine. Une intuition peut-être? Il y a eu cette fatigue, ces rhumes d'enfants, ce froid qui ne part pas, ni ici, ni là-bas, et puis cette personne à écouter en fin de semaine, qui avait surtout besoin de la présence de Monsieur Bonne heure. Si nous n'avions pas été là, elle n'aurait pu s'appuyer sur lui, celui qui est son papa à vrai dire. Alors, c'était bien que nous soyons à la maison.
C'est certain que si nous habitions un H.L.M. en banlieue parisienne ou ailleurs, nous serions dèjà partis, nous serions entrain de manger des chips ou des sandwichs (clin d'oeil à Madame Zaza qui a gentiment cherché à me motiver...) en regardant la mer. Peut-être même entrain de respirer l'odeur de ces merveilleuses petites boules jaunes qui me font tant rêver! (d'ailleurs, est-ce que ça sent bon les mimosas?)
Alors voilà, nous avons pris notre courage à deux mains, nous sommes montés dans l'engin, nous avons tourné la clé, fait ronronner le moteur, et nous sommes partis sur la route.
Au début, j'étais assise sur le siège avant et je dois dire que, rien que le fait d'être en mouvement était déjà formidable, un voyage joyeux qui commençait. Envie d'aller comme ça, pendant des heures, jusqu'à la mer.
Nous avons roulé 15 minutes, les enfants heureux, à l'arrière. Nous devions nous arrêter pour récupérer un sac de vêtement pour les garçons, à quelques kilomètres de là, chez une amie.
Puis, nous avons encore roulé quelques....minutes, l'itinéraire que nous avions prévu de faire ce jour-là, pour tourner à droite, direction le haut de la colline. Cette petite sortie était un essai, pour voir si tout allait bien avec le véhicule, voir "comment k'ça fait dans les virages". Elia, à l'arrière, devenait tout blanc et je lui ai rapidement cédé ma place, celle bien confortable à l'avant, celle où le chauffage rend le voyage plus doux. Les 10 minutes passées à l'arrière, dans le froid de l'habitation, la tête qui tourne en effet, le bruit du camion, Bianca difficile à tenir, qui dit inlassablement "rentrer maison"...Pffff, pas gagné ce voyage alors! Nous nous sommes dirigés sur les sommets de notre colline, celle où tout le monde vient le dimanche lorsqu'il fait beau. Ce jour-là, qui pourtant était un dimanche, il n'y avait personne. Trop froid, trop gris certainement.
A vrai dire, la colline comme ça, elle me plaît bien aussi. Pas de touristes, un côté sauvage auquel je me suis habituée, peut-être même attachée. Les enfants qui vivent leurs vacances à leur rythme, en visitant quelques copains. Le poêle qui ronronne dans la maison, près duquel je tricote et me réchauffe. Ah lalalala, pas gagné ce voyage en camping-car.
Il faisait vraiment froid hier, dans ce magnifique paysage, alors que nous discutions ce départ. Nous nous sommes imaginé sur cette route des mimosas, entrain de rouler, entrain d'entendre la petite gémir "rentrer maison", Elia tout le temps assis à l'avant, donc moi à l'arrière, sinon il serait certainement malade, moi essayant tant bien que mal de composer avec tout ça. Dit, et si on rentrait se faire un petit thé bien chaud, à côté du poêle?
Oui, me répondit-il, après tout, demain j'ai un travail à faire avec mon ami R. Juste le matin... On pourra toujours décider après. Ce soir, on regardera encore la météo, pour voir comment c'est là-bas, dans le sud.
Et vous les enfants? Vous avez vraiment très très envie de partir en vacances?
Au repas du soir, après s'être bien réchauffés, après avoir mangé de bonne crêpes, on se disait que notre lieu d'habitation est décidément un bel endroit de vacances. Allez, c'est pas gagné ce voyage pour les mimosas, on va encore y réfléchir quelques heures. On en reparle demain?