Des auteurs, un parcours,
Lali m'a envoyé un tag l'autre jour...
J'en profite pour parler en quelques mots de son blog, que je visite régulièrement et que j'apprécie . Lali est une passionnée de lecture et probablement de peinture. A chaque visite, je découvre des textes ou des images que je ne connaissais pas. Je ne sais pas comment elle fait pour récolter toutes ces merveilles, et je la remercie pour cette source permanente de culture, surtout pour une personne comme moi, qui vit isolée des villes. D'autres s'expriment aussi là-bas, car c'est un blog partagé... j'aime bien cette idée-là, même si parfois je m'y perds un peu.
Ainsi, le jeu consiste à donner 15 noms d'auteurs gravés dans notre mémoire, en 15 minutes. Pour avouer la vérité, j'aime lire mais ne le fais pas assez souvent. Je ne suis donc pas attachée particulièrement à un auteur dans le sens de connaître une oeuvre. J'ai pensé raconter brièvement mon parcours à travers les 15 premiers écrits revenus dans ce quart d'heure, jetés rapidement sur le papier et qui ont accompagné ma vie jusqu'ici. Ce n'est pas exactement la consigne, celle de donner des titres ni de se raconter, mais une liste sans récit est pour moi un peu...nue et j'aurais aimé en savoir plus en lisant celle des autres. Permettez-moi alors de me raconter encore un peu.
Voici, dans un ordre non chronologique, ainsi que sont ressortis de ma mémoire les 15 auteurs
J'ai 32 ans. Je suis en errance dans ma vie. Je décide de partir découvrir Florence que je ne connais pas. Je n'étais jamais allée en Italie, même si j'avais beaucoup voyagé, bien que si proche d'accès de ma ville natale, ce pays m'était encore inconnu... Je prends avec moi ce livre qui m'a aidée à manger solitairement dans un restaurant le soir. Autour de moi, des familles, des couples, je suis seule, un peu gênée de l'être. Ce livre m'accompagne et me transporte durant tout le repas.
Cet auteur dont le nom est connu de mes oreilles depuis si longtemps,pas encore lu... Honte à moi! Demain, je le commande!
Clarissa Pinkola Estès, Le Jardinier de l'Eden m'a permis d'accepter la chimiothérapie de mon fils Elia, soigné pour la leucémie lorsqu'il avait 5 ans. L'inacceptable est devenu presque une évidence...grâce au passage qui parle d'une tradition ancienne d'un pays de l'est qui consisterait à mettre le feu de façon savante sur des terrains fatigués, épuisés, en délimitant la zone à vivifier, ainsi la vie reprend de plus belle sur ces sols brûlés grâce notamment à la venue des oiseaux qui viennent y semer des graines de toutes espèces. Femme qui courent avec les loups, découvert en même temps, m'a permis de commencer à vivre ma féminité intérieurement, plus intensément, devenu à mes yeux la bible des femmes.
Marie-Magdeleine Brumagne a prêté sa plume à la voix de Marie Métrailler, femme de caractère qui a marqué toute une population et quelques touristes (dont Marguerite Yourcenar qui préface le livre) venus visiter la vallée où est niché le petit village d'Evolène. Marie voulait redonner à travers l'artisanat ancestral du tissage une dignité aux femmes de cette région montagneuse où la vie était rude et dominée par une religion "punissive et moralisante". Marie, croyante et libre-penseuse, qui a dérangé l'ordre établi est emplie d'une sagesse universelle, ce petit village où passait déjà tous ses étés mon père avec sa professeur de piano et tous les musiciens venus d'un peu partout, de Montréal aussi... j'y ai moi aussi passé presque tous les étés de mon enfance, les sommets alentours qui m'ont forgées, la petite boutique que tenait Marie, avec ses tissages, je m'en souviens encore. Les auteures de ce livre m'ont permis et me permettent encore de re-contacter la part lumineuse de mon enfance.
Italo Calvino, je ne sais pas pourquoi ce nom revient sans cesse, je ne me souviens plus de la lecture de ce Baron Perché, découvert autour de mes trente ans... A relire et redécouvrir, certainement...
Notre professeur de français au collège nous avait imposé cet auteur, ce titre. J'ai attendu le dernier soir avant l'interrogation pour le lire. J'étais paresseuse, démissionnaire, j'avais quinze ans... Je me souviens avoir été complètement emmenée, transportée, fascinée. La nuit fut courte mais j'étais si heureuse d'avoir pu lire passionnément un livre, sans une goutte d'ennui, une initiation je crois.
J'avais 21 ans. Une angine blanche m'avait cloué au lit pour plusieurs jours, voire semaines. J'ai oublié la douleur et vécu un voyage inoubliable en alternant sommeil et lecture durant toute la maladie.
Eté 2006. Elia était sur une bonne voie de guérison. Je retrouvais les plaisirs de la vie, une femme que je n'ai plus revu depuis m'avait conseillé cette auteure que j'ai aimée d'emblée. A la fermeture du livre, envie d'être ensemble, aussi!
J'avais seize ans. Mon amoureux était venu à mon chevet. Encore malade d'une angine! Il m'a lu ce livre qu'il aimait beaucoup, je me souviens avoir senti un vent de liberté
Superbe mythologie d'une société matriarcale de la région de Vancouver. Lu à 27 ans, pleuré pendant 4 jours après. Envie de le relire. Une merveille! Une véritable initiation à la beauté possible du matriarcat! Donne envie d'avoir une fille pour transmettre!
Un ami m'a conseillé d'aller voir ses films. Le cinéaste qui m'a le plus marquée. Puis il m'a offert ce livre. Je l'ai prêté, on ne me l'a jamais rendu. Il va falloir que je le rachète parce que c'est un indispensable pour les gens qui s'intéressent à l'image, pas de la technique bien sûr. Une pensée profonde sur la vie et le sens qu'il y a à faire des images, une pensée sur le temps aussi. Magnifique! Je comprends qu'elle aie "oublié" de me le rendre...
A 20 ans
En suivant un atelier d'écriture, j'avais 31 ans, elle nous expliquait le sens de l'"écriture blanche", pour l'illustrer, la première phrase et quelques pages de l'Etranger de Camus. Le lendemain, je le lisais d'un trait.
J'étais en deuxième année d'école d'art, je doutais de tout, problèmes sentimentaux, une collègue venait de le lire, me l'avait vivement conseillé. Lu d'un trait, m'a remis le "pied à l'étrier", redonné un sens à ma présence dans cette école. Je l'ai souvent offert par la suite.
Et comme je suis désobéissante, j'ajoute un seixième à la liste...
Mary-Anna Barbey, une auteure que j'aime lire et qui m'a accompagnée sur le chemin de l'écriture, du temps de mes trente ans, un temps où l'obscurité était parfois trop lourde à supporter. L'écriture déployée dans ses ateliers était une véritable bouffée d'oxygène.
Je ne pouvais tout de même pas oublier Christiane Singer, je n'osais pas poser les premiers mots, les siens ont donné l'élan pour l'ouverture de ce blog
MERCI LALI!
J'étais étonnée que tu m'aies proposé de jouer.
J'ai beaucoup aimé!
Je propose à d'autres de le faire, laissez ici vos 15 (17 ici, je ne sais vraiment pas être raisonnable) auteurs en 15 minutes, ou faites-le sur votre blog. Je demande plus particulièrement à
Parce que je sais que ce sont des dévoreuses de bouquins!