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Une envie de bonne heure
11 novembre 2010

Les Reines de Tiébélé

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J'ai acheté ce magazine de décoration alors que je m'étais promise de ne plus le faire, j'en ai tellement! Une collection depuis de nombreuses années. Je ne savais pas ce qu'il y avait à l'intérieur, "ils" ont pris l'habitude de les recouvrir d'un papier transparent, sous prétexte d'offrir un petit livre de recettes ou autres babioles, une bonne astuce pour ne pas nous laisser le feuilleter avant l'achat.

Nous voilà en Afrique!

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"Elles s'appellent Abouandiwéri, Agnès, Kallo, Blandine, Kapouri. A tiébélé, à 175km de Ouagadougou, elles marchent avec majesté le long des routes bordées de kapokiers, une jarre d'eau ou des fagots posés sur la tête. Elles arborent des tenues éclatantes, des foulardds noués avec virtuosité. Elles disent: "C'est pas facile, mais ça va y aller." Ces femmes seraient le symbole parfait de l'Afrique éternelle si elles n'avaient un secret. Depuis plus d'un an, un peu de leur avenir tient à un fil. Celui qu'elles découpent dans les sacs en plastique qu'elles récupèrent, crochètent et métamorphosent en d'étonnants accessoires, sacs, fleurs, corbeilles, coussins ou porte-monnaie".

Ce qui me plaît, dans cette histoire, c'est la rencontre entre deux femmes, l'une, africaine, Anétina la Burkinabé, éducatrice, employée au ministère de la Promotion de la femme et militante pour la sauvegarde des peintures murales,  elle se préoccupe de l'avenir des filles de son village. Pour les aider à conquérir leur indépendance face aux mariages forcés et à l'esclavage domestiques, elle a monté une association, "N'wan-Yi-Tiina".  Delphine Kohler, la Française qui a créé le site d'accessoires de mode et de déco "les filles du facteur" lorsqu'elle est venue à Tiébélé. Un soir où elle s'était assise sur la place du village, elle s'est mise à crocheter une trousse. Peu à peu, les femmes l'ont entourée et Delphine leur a appris...Six mois plus tard, c'était acquis, et la nouvelle s'était propagée jusqu'à Ouagadougou. De plus en plus nombreuses à présent sont celles qui recyclent et crochètent les poches en plastiques pollueuses de toute l'Afrique, gagnant à chaque point une parcelle d'autonomie avec ces créations aujourd'hui largement distribuées en France." (par Catherine Ardouin dans Marie Claire Maison, Novembre 2010, photos Eric Flogny/Temps Machine).

Je retrouve un peu de l'Afrique que j'ai laissée, celle que j'ai visitée il y a déjà vingt ans... Le sentiment que rien n'a changé. J'avais aimé les femmes africaines, leur solidarité, malgré quelques disputes parfois ou des jalousies, sentiment humain universel.

Je regarde ces photographies, ce groupe de femmes réunies sous le manguier, avec leurs bébés, toutes générations confondues. Elles ont l'air d'écouter quelque chose d'important, elles sont ensemble, elles ont l'air bien...

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Je me souviens de ce temps où je préparais mon dossier pour l'entrée à l'école d'art, j'alternais le travail de couture ou tricot, travail manuel qui tend vers un but défini, avec celui des crayons, encres, pinceaux, celui plus improbable de la peinture, une aventure difficilement palpable. Cette alternance me convenait bien. J'aurais envie d'aller les rejoindre sous le manguier, écouter les palabres,  même si j'ai conscience (pour avoir observé et écouté) des difficultés que vivent ces femmes. Il est dit dans l'article "d'un point à l'autre, c'est leur autonomie que les femmes tricotent dans ces sacs en plastique noir". Je dois avouer que, tout au fond de moi, j'ai ce désir, celui de faire quelque chose de mes mains qui puisse engendrer un revenu pour la maisonnée. Je crois que j'en serais fière, soulagée, comme transformée. Patience. Continuer ma route, y croire.

Post Edit le 30 Novembre, suite à un commentaire tout à fait à propos...

Il est bien clair que les femmes africaines n'ont pas attendu Delphine la française pour être talentueuse. Pour avoir séjourné en Afrique, nous avons TOUT à apprendre d'eux sur l'artisanat. Ils sont doués naturellement. Cet article disait que c'est Delphine qui leur avait montré ou donné l'inspiration...mais selon le commentaire de Oupsswoman et que je cautionne absolument, elles faisaient cela bien avant l'arrivée de la française. Je n'ai pas été assez vigilante et critique à la lecture de cet article. Juste emballée par le projet!

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Burkina Faso Plastic Bag Recycling from Corentin on Vimeo.

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Commentaires
O
Merci de relayer la petite médiatisation sur ces femmes du Burkina!! Plus on parlera de leur inventivité et de leur volonté, mieux cela sera! Mais oouuupss... à Delphine la française de l'article! Leur a-t-elle vraiment "appris" à faire du crochet??"... Plusieurs groupements de femmes existent au Burkina et certains de ces groupement crochètent ou tissent des sacs en plastique pour les recycler...depuis bientôt 10 ans! En Afrique, "ils et elles" ont des idées -autant que nous si ce n'est plus!- Elles et ils savent faire -mieux que nous!...car ils font souvent avec rien! Contrairement à nous qui ne savons bien souvent plus rien faire de nos 10 doigts!! Bref, elles et ils n'ont pas "besoin" de nous... et lorsque nous revenons de chez eux, de grâce, ne nous approprions pas leur ingéniosité!
B
Merci de nous transmettre... c'est un beau projet!! <br /> PS: j'achète toujours des magazines alors que, parfois, souvent, je n'ai même pas le temps de mettre en pratique les belles réalisations que j' découvre... plus tard, un jour...
M
Suivre son instinct, se faire confiance... Lautreje a bien raison ! même si parfois, l'incertitude donne un peu le vertige ! Il faut avancer un pied devant l'autre... et se lancer !
C
oh oui, une nouvelle boutique en ligne!! ;-)<br /> (as tu reçu mon message Deezer?)
C
Bon Résumé "Lautreje", je n'en rajouterai pas plus qu'un merci Christiane.
Une envie de bonne heure
  • la bonne heure est chaque heure et que d'aucune heure on ne peut dire qu'elle n'est pas la bonne. C'est une bon(ne) heur(e) parce que je la soulève dans mes bras. Je la prends à moi. "N'oublie pas les chevaux écumants du passé" de Christiane Singer.
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