Père Noël et crèche font-ils bon ménage?
Comme chaque année, depuis que je suis maman, le père Noël nous attend en haut de la colline, dans une auberge, la seule de ce petit village d'une centaine d'habitants disséminés autour de ce massif granitique où nous habitons. Plus de commerce ici, le petit bourg central où se trouve l'église est devenu un lieu de villégiature pour des résidences secondaires, quatre café-restaurants jadis animaient ce village, une épicerie aussi. Ici, c'est un peu chacun chez soi. Il y a deux occasions pour se voir, l'arbre de Noël des enfants où seuls les familles des petits jusqu'à 10 ans sont conviés, pour le cadeau et le verre de l'amitié, puis, début janvier, tout les habitants pour la galette des Rois. Je me souviens de la première année où je m'y suis rendue, telle une enfant, j'étais émerveillée par cette attention venant des élus, j'avais écrit une carte pour remercier. Puis les années ont passé et comme les autres, je me suis habituée... Je crois que cette célébration me permet de me plonger dans la fête et encore plus à ce moment de ma vie où je serais plutôt penchée vers un état de recueillement. Bianca a bien voulu porter le cache-coeur que je lui avais tricoté. A peine était-il terminé, la semaine dernière, j'avais voulu le lui passer, mais elle avait refusé catégoriquement de le garder plus de 5 minutes. Pourtant, il est bien doux, même si ce n'est pas la qualité de laine que je préfère s'agissait d'une laine en fin de stock chez Phildar que j'avais récupérée. Depuis que j'ai retrouvé les laines que je connaissais dans mon adolescence et que je croyais disparues, grâce à Olga qui propose des matières haut de gamme, je n'aime plus tricoter ces fils bien trop acryliques à mon goût. Mais la couleur est belle et il fallait bien en faire quelque chose.
Je vous invite à nous suivre dans cette balade, en route vers ce Père Noël qui attendait les enfants
A la fin de cette fête, nous nous sommes arrêtés dans la petite église, nous avions bien proposés aux autres de nous accompagner afin d'installer la crèche. Jean-Marc avait mis en place, il y a fort longtemps, trois pierres qui forment une grotte, dans laquelle sont installés chaque année les figures de la nativité. Mais tout le monde avait bien d'autres occupations, "ben, euh, nous avons un repas ce soir, ben, euh, nous avons les bêtes à nous occuper, ben, euh, on est bien occupés ces temps-ci". Je comprends... Ainsi, c'est devenu un peu notre tâche, celle de mettre en place cette animation de la petite église, désertée au fil des années par les célébrations qui sont centralisées dans la toute petite ville dans la vallée. Pourtant, nous savons que, secrètement, à pas feutrés, dans le silence et sans qu'on les aperçoive, des pèlerins entrent ici, c'est pourquoi la chapelle est ouverte, tous les jours, dédiée autrefois à Saint Sébastien et aujourd'hui à Saint Roch et tous deux favorisant la guérison de la peste. Cette colline était, il y a fort longtemps, un lieu de pèlerinage pour cette maladie.
Un retour à la maison dans la neige, je plonge au coeur des nuits les plus longues