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Une envie de bonne heure
27 octobre 2010

Papic

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Lorsque je suis passée en voiture dans la petite localité en bas de la colline, j'ai aperçu le général, avec sa petite-fille. Ils rentraient d'une promenade ou d'une course à l'extérieur, à pieds. Je les ai vu ouvrir le portail qui leur permet d'entrer dans le jardin de leur propriété.  Alors j'ai pensé à mes enfants et à leurs grands-parents. J'ai rapidement chassé de mes pensées le fait que non, ces vacances-ci, ni celles de l'été dernier, ni celles du printemps, en fait aucunes vacances de cette année 2010 n'auront abouti à une rencontre entre mes enfants et mes parents. Il n'y a pas d'explications rationnelles sur ce fait. Il n'y a pas d'interdiction de notre part. Il n'y a simplement plus de relation, en tous les cas pas pour le moment. Cela peut paraître dur ou injuste. Il faudrait alors raconter. Je ne suis pas prête pour cela, je n'arrive pas encore à mettre de mots sur ce conflit. Je le déplore, c'est tout. Pourtant, il faudra bien que j'y arrive un jour. Les enfants, tout du moins Elia et Noé, ont déjà compris que pour le groupe d'adultes que nous formons, une rencontre est difficile. Ils savent qu'ils peuvent écrire ou téléphoner. Ils ne le font pas. Je pense qu'un enfant a besoin de cohérence. Comment pourraient-ils communiquer avec des grands-parents qui ne sont plus en contact avec leurs parents, qui voudraient faire "sans nous"?

Alors l'image de mon beau-père, décédé il y a huit ans, m'est revenue.  On l'appelait Papic. Je me souviens de ce temps où, presque à chaque sortie en voiture que je faisais, je le voyais déambuler avec son petit sac à commissions dans les rues, pour aller chercher son pain ou son jambon. Un homme que j'aimais profondément, malgré ses maladresses, parce qu'il était authentique, parce qu'il ne trichait pas dans ses relations. J'aimais le son de sa voix, j'aimais danser avec lui, le Paso Doble... Aujourd'hui, j'ai pensé à lui et j'ai réalisé à quel point il me manque. Bianca ne l'a pas connu du tout, je lui raconterai ce grand-père. Je ne sais pas si mon père me manquera, je crois qu'il me manque déjà, qu'il m'a toujours manquée. Nous n'avons pas réussi à nous rencontrer, fraternellement, humainement. Je ne sais pas ce que je raconterai à mes enfants. Je ne sais pas...

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Commentaires
A
Dur ce post... et le cas de tellement d'entre nous... il est difficile d'aimer, on ne sait pas, on n'apprend pas de notre famille et après quand on a des enfants c'est si compliqué de découvrir tout ça. On ne peut à mon avis que se recentrer sur soi même et chercher sa propre vie, et alors une fois que toutes ces influences ne nous empêchent plus de vivre, on peut peut être renouer une relation non basée sur le manque mais sur ce que chacun a à offrir... moi je cherche ce chemin je le trouve long et difficile mais je pense que c'est ça la vie... bon courage !<br /> PS tu dis qu'au pays des schtroumps on ne célèbre pas la Toussaint... mon mari est belge flamand et dans sa famille ils le font et la guerre occuppe une grande place... peut être question d'environnement.
L
Idem en ce qui concerne une partie de ma famille. Mais mon fils est grand, il peut aller à la rencontre s'il le souhaite. Courage !
M
Comme Brizou et d'autres, je pense qu'il faut leur dire la vérité, l'incompréhension, le conflit. Sans forcément entrer dans les détails : les enfants ont le droit de ne pas tout savoir...<br /> Ici, le contraste est fort entre les deux grands-pères, un modèle "idéal" je crois, proche, très attaché à ses petits-enfants, passant du temps, prenant plaisir à les voir vivre, à leur transmettre ; et l'autre, modèle "indifférent", dans le meilleur des cas distant et peu intéressé, dans les mauvais jours ironique et cassant. La rivalité est franche.<br /> Et ce manque de père que tu exprimes, qui date depuis toujours, je crois bien que mon compagnon l'exprimerait de la même façon... Pas facile de faire le deuil d'une relation qui, peut-être, n'existera jamais, en tout cas pas comme on l'aurait rêvée.<br /> Je te souhaite, je ne sais pas comment, mais du baume sur cette plaie...
L
Il est normal, Christiane, de ne pas savoir pour le moment...<br /> Et quand l'heure viendra, si elle vient, les mots viendront aussi.
B
La vérité je crois.... tout simplement. Les enfants en savent, en sentent déjà beaucoup et ce qu'ils inventent peut les blesser. alors, autant dire, raconter, la vérité. Mon papa m'a aussi beaucop manqué de son vivant, je l'ai retrouvé un peu tard, 6 mois avant sa mort; C'est dommage et je le regrette mais c'est ainsi, il nous aura fallu ce temps. Mes enfants le savaient, ils ont été heureux (je crois) de le connaître (si^peu) même peu. Voilà, les histoires de famille ne sont pas toujours simples... amicalment, Brizou
Une envie de bonne heure
  • la bonne heure est chaque heure et que d'aucune heure on ne peut dire qu'elle n'est pas la bonne. C'est une bon(ne) heur(e) parce que je la soulève dans mes bras. Je la prends à moi. "N'oublie pas les chevaux écumants du passé" de Christiane Singer.
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