La providence 1/6
Tous les ans, le matin du 1er mai, il me glisse à l'oreille: "c'est le 1er mai". Et on se sourit..."
La providence. Belle providence qui m'a menée jusqu'ici, sur la colline. C'était un 1er mai. Dans mes voyages, j'avais pour habitude de garder tous mes sens en éveil, surtout le regard. C'est la première fois que j'arrivais les yeux fermés. Un ami de longue date m'avait entraînée dans cette escapade vers la Bourgogne. Il avait rencontré Jean-Marc depuis peu, au hasard de ses rencontres et prévoyait de passer ces 4 jours près de lui. Il pensait surtout trouver un lieu pour s'installer, quitter sa vie de citadin pour monter une ferme dans la région et tenait absolument à me montrer une propriété à vendre. Il voulait peut-être un peu plus, partager un bout de vie avec moi , mais je faisais comme si il n'en était rien. J'avais 34 ans et épuisé mes batteries, affectives, professionnelles, familiales. Alors que je cherchais à m'endormir dans cette voiture qui m'emmenait vers mon futur, l''ami m'avertissait "non, ne t'endors pas! Nous arrivons!" Pourtant, mes paupières se sont fermées et lorsque le bruit du moteur s'est arrêté, je suis sortie du véhicule, j'ai marché jusqu'à cet endroit à l'heure où la lumière est si belle. Il me dit que je me suis accroupie, regardant au loin j'ai dit: "oui, ici, ça ira bien, je crois que ça ira très bien". Je ne me souviens pas de ces mots prononcés face à ce ciel immense, mais j'aime beaucoup lorsqu'il me raconte mon arrivée ici.
Ce fut le jour de notre rencontre.