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Une envie de bonne heure
11 avril 2011

Voyage intérieur

DSC05941

Dessin de mon fils Elia lorsqu'il était en CM1, illustration pour "l'Albatros" de Baudelaire

Je l'avoue, je le confesse, j'ai besoin de gentillesse intelligente. Je l'avoue, je le confesse, il m'arrive  si souvent d'être en colère et de ne pas réussir à l'exprimer. Je peux dire que le monde me fait peur et que, en même temps, j'ai appris à surfer, slalomer, jongler, composer avec. Je me sens unie à la nature sauvage, une relation de coeur à coeur, une perfection relationnelle infinie et renouvelable. Je me sens désunie du monde des adultes, donc du mien aussi, avec nos noeuds, nos "moi je", nos incapacités à vivre l'instant. Je ne suis pas certaine de nous aimer ainsi. Je me sens observatrice plutôt qu'actrice du monde des enfants et de leur spontanéité, de leur capacité à vivre les secondes telles qu'elles se présentent, à dire leur douleur et leur colère. Et je les aime pour tout cela, je les admire et je les envie. Je viens de vivre deux jours avec un groupe d'adultes qui avaient choisi comme moi de faire une traversée accompagnée dans le monde d'un sentiment méconnu parce que souvent renié et interdit: la colère. Je dois maintenant digérer, accepter, intégrer, il me faudra du temps, j'en reparlerai de manière plus posée. Là, j'ai juste envie de pleurer, puis marcher, prendre la main rassurante de mon mari, de mes deux fils, de ma fille, les regarder dans les yeux, les écouter. 

L'albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

********

Charles Baudelaire

Suite à un incident fâcheux (Bianca est venue clapoter sur l'ordinateur et a effacé tous les messages d'avril-mai 2011...) j'ai réussi à récupérer les textes, parfois les commentaires, mais pas pour chaque billets. Ceux de celui-ci sont ci-après:



Commentaires

C'est un très beau dessin qui prouve que le talent se transmet... pensées...

Posté par Brizou, mardi 12 avril 2011 à 06:20
cocon

C'est doux et rassurant de savoir que certaines familles (comme la tienne, la mienne aussi) restent des hâvres de paix.

Posté par anne, mardi 12 avril 2011 à 14:14

Bien souvent nous avons peur de la submersion dans laquelle la colère pourrait nous mettre... mais être en colère est sain.

Posté par Lautreje, mardi 12 avril 2011 à 15:39

La colère survient lorsque l'esprit ressent fortement qu'il doit céder à la contrainte de plaire quand il se complairait à faire tout autrement... Bien amicalement

Posté par Phène, mardi 12 avril 2011 à 17:29

l'important est de dire les choses... savoir mettre des mots sur ce que l'on ressent... savoir aussi les dompter... savoir juste qu'il est normal d'avoir mal, d'avoir besoin de dire... et accepter ce qui est parfois...
je t'embrasse fort,
anne-sophie

Posté par l'arbre blanc, mardi 12 avril 2011 à 18:46

Tes peurs s'envoleront lorsque ta colère  s'apaisera.
je t'embrasse....

Posté par Catherine, mardi 12 avril 2011 à 19:46

Tu nous diras... le groupe peut être très "porteur" pour une traversée difficile. Lorsque l'émotion ne prendra plus toute la place, le ciel s'éclaircira, et tu pourras dire.

Posté par mim_, mardi 12 avril 2011 à 22:01

La colère,  lorsqu'elle n'est pas chronique, est salvatrice. Comme un bon coup de poutze de temps en temps ,-). Me réjouis de connaître la suite de ton aventure intérieure. Bises

Posté par spiruline, mercredi 13 avril 2011 à 14:06
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Commentaires
Une envie de bonne heure
  • la bonne heure est chaque heure et que d'aucune heure on ne peut dire qu'elle n'est pas la bonne. C'est une bon(ne) heur(e) parce que je la soulève dans mes bras. Je la prends à moi. "N'oublie pas les chevaux écumants du passé" de Christiane Singer.
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