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Une envie de bonne heure
9 janvier 2011

Propos sur la violence

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Je suis humaine et je crois bien avoir eu, et j'en aurai encore (quoi que...) des énervements. Je pense qu'ils n'étaient pas toujours justifiés, d'autres fois si, besoin d'exprimer à l'autre une limite, j'appelle cela une saine colère. Hier, j'ai lu ce petit conte indien "violence sans écho". Puis j'ai dormi. A mon réveil, j'y ai pensé, avec le café aussi, et puis la journée s'est déroulée. Un téléphone, celui d'une voisine qui était fâchée pour une histoire de clés, une histoire sans importance .Elle était hargneuse, démesurément. Je crois bien que cela ne m'a absolument pas touchée, pour la première fois de ma vie. Etait-ce l'effet de ce conte? Je l'ai illustré rapidement, le voici:

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Le Bouddha enseignait partout où il passait. Or, un jour qu'il parlait sur une place du village, un homme vint l'écouter parmi la foule. L'auditeur se mit bientôt à bouillir d'envie et de rage. La sainteté du Bouddha l'exaspérait. N'y pouvant plus tenir, il hurla des insultes. Le Bouddha demeura impassible; L'homme fulminant quitta la place. Comme il avançait le long des rizières à larges enjambées, sa colère s'apaisait. Déjà, le temple de son village grandissait au-dessus des rizières. En lui monta la conscience que sa colère était née de la jalousie et qu'il avait insulté un sage. Il se sentit si mal à l'aise qu'il rebroussa chemin, décidé à présenter des excuses au Bouddha.

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Lorsqu'il arriva sur la place où l'enseignement continuait, la foule se poussa pour laisser passer l'homme qui avait insulté le Maître. Les gens incrédules le regardaient revenir. Les regards se croisaient, les coudes étaient poussés pour attirer l'attention des voisins, un murmure suivait ses pas. Lorsqu'il fut suffisamment près, il se prosterna, suppliant le Bouddha de lui pardonner la violence de ses propos et l'indécence de sa pensée; Le Bouddha, plein de compassion, vint le relever.

- Je n'ai rien à vous pardonner, je n'ai reçu ni violence ni indécence.
- J'ai pourtant proféré des injures et des grossièretés graves;
- Que faites-vous si quelqu'un vous tend un objet dont vous n'avez pas usage ou que vous ne souhaitez pas saisir?
- Je ne tends pas la main, je ne la prends pas,  bien sûr.
- Que fait le donateur?
- Ma foi, que peut-il faire? il garde son objet.

C'est sans doute pourquoi vous semblez souffrir des injures et des grossièretés que vous avez proférées. Quant à moi, rassurez-vous, je n'ai pas été accablé. Cette violence que vous donniez, il n'y avait personne pour la prendre.

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Contes de sagesse de l'Inde, Martine Quentric-Séguy, Seuil, P; 89 à 91


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Commentaires
Q
Quelqu'un m'a signalé votre illustration, je suis venue la voir: MERCI, je la trouve magnifique! Quelle chance de voir ce conte si joliment illustré.<br /> AUM & PREM<br /> Martine Quentric-Sèguy
L
Orangé en fait, non?.... Ah ces f... écrans!
L
mmm, serais-je Bouddha un jour?<br /> Quel jaune Christiane!!!
C
Oui moi aussi je l'appelle l'indignation... Elle a souvent trait à l'injustice que je ressens (pas vis à vis de moi).
L
Pour moi, c'est souvent un moteur. Parfois, c'est malheureux. Parfois, c'est plutôt une bonne chose. Et je l'appelle "indignation".
Une envie de bonne heure
  • la bonne heure est chaque heure et que d'aucune heure on ne peut dire qu'elle n'est pas la bonne. C'est une bon(ne) heur(e) parce que je la soulève dans mes bras. Je la prends à moi. "N'oublie pas les chevaux écumants du passé" de Christiane Singer.
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