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Une envie de bonne heure
25 septembre 2010

LES ANCIENS

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Petite, j'aimais la vieillesse. Je recherchais cette présence, celle des anciens, des très anciens.  A l'adolescence, je les aimais encore, beaucoup, ceux que l'on appelle "les vieux". Je pensais que j'aimerais vieillir. Je pensais que vieillir était la plus belle des aventures. Et puis j'ai vécu ma vie, pleine de méandres et de surprises, puis j'ai eu des enfants, les deux premiers avant quarante ans, la dernière après, entre-deux, beaucoup de fausses-couches et la longue maladie de mon aîné, alors, ma petite me pardonnera de l'avoir conçue si tard. Je me suis promise de rester jeune, d'esprit, le corps, on verra ce qu'il en dit. Je ne suis plus si certaine de les aimer, les vieux. Je n'en rencontre pas souvent des épanouis, des accomplis, des satisfaits, des éveillés, des comme j'aimerais bien devenir. J'ai parfois un peu peur de ce futur et pourtant, je suis le plus souvent confiante, parce que j'en ai vu des beaux, des dignes, des qui font envie, même cabossés. Il y a ces maisons de retraite mouroirs qui me font frémir. J'aimerais inventer une autre sorte de maison, pour que les humains puissent vieillir avec dignité. Il y a plusieurs sujets qui occupent mon esprit dans mes journées. La vieillesse en est un. J'ai trouvé ce petit extrait qui m'a plu et que j'ai envie de partager. Voilà, c'est tout...

L'ennui et le sentiment d'inutilité

La solitude ne devient pénible que lorsqu'elle suscite l'ennui.... L'ennui n'est pas l'apanage de la vieillesse. On ne s'ennuie pas forcément quand on est vieux... Le remède à l'ennui, c'est le contraire même de l'activité. C'est la paresse! L'ennui c'est souffrir de ne rien faire. La paresse, c'est jouir de ne rien faire. On peut enfin s'adonner à l'essentiel de la vie : la rêverie et le goût de la contemplation. Plus une personne est dépendante et inutile, plus elle est utile. Parce que de la sorte, elle permet à d'autres de devenir utiles.

Mourir guéri

"Guéri de la vie", de ses souffrances et de ses blessures. Mourir guéri, c'est mourir réconcilié avec la vie et avec sa vie. Sans doute faudrait-il concevoir la vieillesse comme une forme de convalescence, afin de mourir guéri des épreuves que l'on a dû endurer pendant son existence... Mourir guéri, c'est mourir consolé d'avoir vécu sa vie.

Comment accepter de vieillir? Sous la direction d'Alain HOUZIAUX, Paul-Laurent Assoun, Jean-Denis Bredin, Marie de Hennezel Les Editions de l'Atelier, 2003

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Commentaires
P
Ton post me donne des frissons... Chez moi, dans ma culture, on vieillit dans une maison chaleureuse, entourée des enfants, des petits enfants, mais jamais dans la maison de retraite.
L
C'est un roman très étrange, que j'ai eu la chance d'étudier en première avec un professeur de français ex-tra-or-di-nai-re (et le plus extraordianore est que nous nous sommes retrouvés une bonne dizaine d'années plus tard et nous sommes amis maintenant... voilà pourquoi je fais partie de l'Education nationale!) et que je n'ai pas oublié. Il est assez différent des romans habituels de Giono, métaphysique.
C
@Trouvé un lien au sujet de "un roi sans divertissement" http://elisabeth.kennel.perso.neuf.fr/un_roi_sans_divertissement_1947.htm
M
Je n'ai pas connu mes grands parents... Enfant, j'ai peu connu de "vieux" et pour moi, vieillir reste un peu une énigme... Pas très envie surement, et pourtant...
C
@Oh, quel précieux rappel, celui du "divertissement" de Pascal.... Je vais aller découvrir le roman dont tu parles Laetitia
Une envie de bonne heure
  • la bonne heure est chaque heure et que d'aucune heure on ne peut dire qu'elle n'est pas la bonne. C'est une bon(ne) heur(e) parce que je la soulève dans mes bras. Je la prends à moi. "N'oublie pas les chevaux écumants du passé" de Christiane Singer.
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