COMPLET
Des envies, des projets, des sorties, tout se bousculait ces derniers jours.
Ce que j'aurais vraiment voulu faire: aller voir le spectacle NELKEN à l'Opéra de Lyon. La troupe de Pina Bausch (chorégraphe décédée en 2009) qui danse encore cette création magnifique. VINGT ans que j'aimerais la voir. Complet évidemment, comme toujours avec les spectacles de Pina, créatrice qui savait si bien exprimer la nature humaine et la mélancolie, la vie et la mort, des oeuvres qui rejoignent, dans leur essence la musique, la peinture, la danse, le théâtre, la nature aussi, très présente même intra-muros.
Ce que nous avons décidé de faire, parce que la possibilité s'offrait à nous, Sylvie qui venait garder les enfants samedi soir, pour que nous allions au cinéma voir "Des hommes et des Dieux" suivi d'un débat avec un moine qui a vécu dans ce monastère, avant les évènements... Nous voulions partir tôt, pas comme d'habitude, parce que même si nous pouvons nous garer facilement, l'avantage d'une petite ville, même si nous n'avons jamais du attendre pour prendre nos places dans ce cinéma, ce soir-là, je pressentais que ce serait différent, à cause du débat forcément. Pourquoi, comment, je ne sais pas, mais nous sommes arrivés 20 minutes avant le début du film. Pas assez tôt, 10 minutes de trop à tarder chez nous, à manger une assiette de plus, à se changer pour mettre une jolie robe, à mettre un peu de parfum, à vouloir être un peu jolie pour sortir avec son homme, 10 minutes pour se faire belle, ce n'était pas beaucoup, pour le film, c'était de trop. La salle était complète.
Dimanche, j'avais décidé que, coûte que coûte, nous ferions une balade en famille.
Ce que j'aurais vraiment voulu faire: sortir avec nos deux chevaux. Au cours du repas, pris un peu tard, comme d'habitude, parce que je suis peut-être assez bonne cuisinière, mais pas assez organisée pour les rythmes d'une journée terrestre, nous avons discuté l'idée qui s'est éteinte comme un pétard mouillé, qui s'est dégonflée comme un soufflé trop quelque chose, parce que Jean-Marc m'a fait comprendre que non, ce n'était pas raisonnable de faire cette escapade qui forcément allait être difficile, une petite de deux ans à gérer, deux pur-sangs qui ne sont pas sortis en promenade avec nous depuis....si longtemps, deux garçons qui n'écoutent pas toujours les recommandations de leurs parents.
Ce que nous avons décidé de faire, après quelques énervements familiaux obligatoires le dimanche (je ne sais pas pourquoi c'est comme ça ici lorsque nous essayons de faire quelque chose ensemble) nous sommes partis avec nos vélos dans le coffre de "Joli Jumper" (le cheval camion de Jean-Marc pour travailler). Et enfin, la respiration tant espérée est venue. Enfin, grâce au mouvement, grâce à ce beau soleil, grâce au ciel si bleu ce jour-là, grâce au petit air frais qui a fait fuir les mouches qui nous ont empoisonné la vie tout l'été, nous avons ri, nous avons fait le tour de ce petit lac qui me rappelle un peu celui laissé là-bas, au pays des schtroumpfs. J'ai vu des promeneurs, des "en solitaires", un peu trop à mon goût, des "en famille", qui n'avaient pas toujours l'air contents de l'être, des "monoparentaux", qui semblaient heureux, globalement beaucoup d'inquiétudes sur les visages, peu de gens vraiment détendus et souriants, comme plombés par des pensées, restées secrètes.
Descendre de la colline pour se mélanger à une vie plus proche des humains, vérifier que nous faisons bien partie de ce monde, que, une fois les vélos enfourchés, un vent de liberté soufflait dans nos cheveux, que nous étions dans un bien-être, complet, le temps d'une sortie ensoleillée.
Ces images sont de Tiphaine, qui me les avait données avant son départ pour l'Inde, photographiées le matin tôt au bord de ce petit lac à Autun