LE TEMPS QUI PASSE
Juste se laisser porter par ces journées qui passent
Si le matin se remplit de doutes ou d'inquiétudes
lorsque cela devient trop envahissant
ici, nous nous répétons
une phrase de Svâmi Prajnanpad qui nous ramène au temps présent
CE QUI FUT N'EST PLUS, CE QUI SERA N'EST PAS ENCORE
Juste la seconde qui passe,
se concentrer sur cela,
c'est tout
1 - Vivre au présent
Ce
qui fut n’est plus, ce qui sera n’est pas encore. «Qui crée alors le
passé ou le futur? Seulement le mental.» Nous sommes prisonniers du
passé, par l’inconscient, et de l’avenir, par l’attente. «Le passé
insatisfait enserre le présent dans ses griffes», et nous voue à
l’espérance, donc à une nouvelle insatisfaction. L’espoir et la peur
sont les plus grands ennemis de l’homme : parce qu’ils nous séparent du
présent, du réel, de tout, parce qu’ils nous enferment dans l’avenir et
l’ego. On ne peut y échapper qu’en se libérant du passé. Ainsi la
liberté et l’éternité vont ensemble.
2 - Différence et changement
Tout
est différent toujours : il n’y a pas deux grains de sable identiques,
ni deux mentals semblables. C’est ce qui nous voue à la solitude : «Personne ne peut agir suivant le désir de quelqu’un d’autre ; chacun est
différent et séparé.» C’est aussi ce qui nous voue au changement, qui
n’est que la différence dans le temps. Deux instants successifs ne sont
jamais identiques: «Tout change à chaque instant. Ce n’est qu’un
courant qui s’écoule.» Il n’y a pas d’êtres ; il n’y a que du devenir.
C’est ce que l’ego refuse : il voudrait «rester intact» et ne le peut ;
il s’interdit de vivre, pour ne pas mourir.
3 - Le refus et l’émotion
Qu’est-ce
que le mental ? Toute pensée en nous qui souhaite autre chose que le
réel. C’est le contraire de la vérité. C’est «mâyâ» («l’illusion»).
Comment savoir alors si l’on est dans la vérité ou dans le mental? Par
la présence ou l’absence d’émotion. L’émotion est le critère : si je
suis ému, c’est que je superpose au réel autre chose que ce qu’il est
(mon désir, mon refus, mon attente), qui m’en sépare et m’enferme dans
le mental. Il faut donc accepter l’émotion, pour s’en libérer.
4 - Voir, accepter, agir
Le
contraire de l’illusion, c’est la vérité. Le contraire du mental, c’est
voir. Ne pas penser, ne pas interpréter, ne pas juger, ne pas comparer,
mais voir ce qui est comme cela est. Aucun jugement de valeur. Aucun
refus. Aucune émotion (il n’y a plus que des sentiments). Accepter ce
qui est. C’est la seule façon de le transformer. «Restez dans le
présent : agissez, agissez, agissez!» Et lorsque l’on n’arrive pas à
accepter ce qui est? Alors l’émotion est là, qu’il faut donc accepter.
Ni refus ni dénégation. Ni espérance ni regret. Cela passe par la
connaissance de soi, et par l’acceptation de soi : «Accept yourself and
be happy» («Accepte-toi et sois heureux»).
5 - Etre un avec tout
L’expérience spirituelle la plus haute est celle de l’unité. Nous ne sommes séparés de tout que par le mental – que par nous-même. La vérité, au contraire, nous unit : parce qu’elle est une, parce qu’elle est universelle, et parce qu’elle est infinie. Il ne s’agit pas de brimer l’ego, mais de l’ouvrir : devenir comme «un cercle devenu si large qu’il ne peut plus rien entourer, un cercle d’un rayon infini : une ligne droite !». Alors seulement le bonheur peut advenir. Il n’y a pas d’ego heureux, ni de bonheur égoïste. Il faut donc se libérer du moi, pour s’ouvrir à tout. C’est le chemin de la sagesse. C’est le chemin du bonheur. «Pour aller où ? Là où vous êtes. Tout est ici et maintenant.»
Svâmi Prajnânpad
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The buffaloes used to say be proud of your name
The buffaloes used to say be what you are
The buffaloes used to say roam where you roam
The buffaloes used to say do what you do
If you remember you’re unknown
Buffaloland will be your home