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Une envie de bonne heure
16 août 2010

La Chute d'Icare (1)

la_chute_d_icare_3C'était l'été.
Je n'étais plus si certaine de vouloir y aller.
Mais je m'étais engagée.

Une première équipe avait fait ce voyage au printemps, six étudiants de l'école et trois profs. Sur place un directeur de projet, un peu jeune pour cette responsabilité.  Il s'agissait de la rénovation de certains bâtiments à Sanaa...cette ville perchée sur le plateau montagneux, au nord du Yémen. La France, l'Italie, l'Allemagne  tous mandatés par l'UNESCO et la Suisse avec Pro Helvetia s'étaient partagés quelques palais de cette ville. Ce pays longtemps fermé à toute investigation archéologique avait ouvert ses portes aux étrangers, c'était en 1992. Juste après la guerre du Golfe.

Cette quatrième année des beaux-arts s'était magnifiquement bien passée, riche en découvertes, un début d'envol parce que je me sentais plus à l'aise avec toutes ces disciplines.  Dans les locaux du Château où sont remis les diplômes des écoles officielles dans mon pays d'origine, j'ai reçu ce même été, à ma grande surprise, le prix de peinture.  Mes parents étaient présents, au fond de la salle je crois. Mon père est reparti à son travail sans venir au vernissage des travaux exposés, il n' est pas allé la voir du tout d'ailleurs. Mon frère l'a visitée quelques jours plus tard, a fait le tour de toutes les salles, a dit qu'il "aimait  bien" le travail de C. qui exposait au dernier étage. Moi, j'étais au rez-de-chaussée. Il n'a rien dit sur mon travail. Une déléguée d'une collection privée m'avait contactée par lettre, pour indiquer qu'elle était intéressée à suivre mes travaux futurs. Ce décalage d'intérêt m'avait beaucoup troublée. Je n'ai pas bien compris l'indifférence de ceux que je pensais être forcément proche de moi, quel leurre! J'ai à contrario trop bien accepté la notion de succès... Le chemin du succès est une mauvaise piste (Bram Van Velde). Ce même été encore, mon frère se mariait.  Il a présenté les invités les uns aux autres, nous nous tenions en rang et il décrivait le lien qu'il avait avec nous. Lorsque ce fut mon tour: "Christiane, ma soeur, qui part au Yemen demain". Ce fut tout. Je rentrais assez tôt,  pour terminer les préparatifs de mon voyage. Je ne suis pas certaine d'avoir félicité les mariés, un pressentiment peut-être, car ce mariage n'a pas duré.

Le lendemain, je partais pour Sanaa.

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Commentaires
D
C'est une histoire qui va entremêler de nombreuses émotions, je le sens, et j'ai hâte de lire la suite. Courage pour l'écrire!
L
Je te lis Christiane, et ce que je lis rappelle bien des choses... Je crois qu'on peut créer sa famille, heureusement! Une autre famille...<br /> <br /> Je suis débordée en ce moment, alors excuse la brièveté de mes commentaires!<br /> <br /> Je t'embrasse.<br /> <br /> Laetitia.
M
Quelle violence il peut y avoir dans les relations familiales ! Que de jalousies tues, de rancoeurs puantes... Que de souffrance en somme.<br /> <br /> Quand au Yemen, j'en ai rêvé sans jamais y aller. J'ai hâte de le découvrir un peu à travers tes yeux.
Une envie de bonne heure
  • la bonne heure est chaque heure et que d'aucune heure on ne peut dire qu'elle n'est pas la bonne. C'est une bon(ne) heur(e) parce que je la soulève dans mes bras. Je la prends à moi. "N'oublie pas les chevaux écumants du passé" de Christiane Singer.
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