Matriochkas

J'aimerais bien vivre juste l'instant présent, ici et maintenant.
Mais ce présent n'est-il pas fait de tous ces âges inscrits dans notre mémoire cellulaire?
S'occuper de celle qui a vécu avant, qui ne savait pas qu'elle ne savait pas.
Je suis la grande matriochka, celle qui contient toutes les autres, jusqu'à la plus petite.
Que cette aînée console celle d'un autre temps "je suis là...tu as fait de ton mieux...tu ne savais pas...racontes-moi...je te consolerai..."

Comments

[mim_]

Cela me touche tellement ! Tu as raison, c'est à la grande matriochka d'aller consoler toutes les autres, mettre de la douceur là où il n'y en a pas eu, rassurer au sujet de l'avenir... ce sont toutes ces peties qui nous permettent d'être grande et debout aujourd'hui... Il y a peu, je suis allée "soutenir" ma matriochka de vingt ans, impuissante et anihilée, c'était bouleversant et libérateur.

[Anne**]

Pour moi, la présence de toutes "mes vies d'avant", c'est une grande spirale en relief. J'avance sur un chemin, je ne reviens pas en arrière, tout s'additionne sans s'effacer et me porte pour m'élever. Je voudrais l'appeler le poids de la liberté.

[Madame zaza]

Il est pourtant des passés qui nous laissent les plus vives bessures, de celles qui restent indiscibles... Mais le passé est derrière, le futur inconnu... Il nous faut donc écrire le présent avec la plus belle application... J'aime tes posts qui me donnent toujours à réfléchir... Merci !

[Christiane]

Merci pour ta présence ici,pour tes commentaires qui témoignent d'une écoute, ma zébrée. J'aime te lire sur ton blog et sur le mien. Un dialogue, ça fait du bien, même si on écrit pour soi au départ.

[My18Stripes]

Ton image de la matriochka me parle !

Je n'arrive pas à comprendre, ou plutôt à expérimenter pleinement cette vie dans l'instant. Enfin, si, parfois.

Mais je ne veux pas me défaire de mon passé, aussi pénible soit-il, il est moi, au même titre que mon passé heureux. Je ne comprends pas l'idée de faire table rase que certains avancent, "c'est le passé, on oublie". C'est le passé, on vit avec et on évite d'en faire un obstacle, c'est plutôt une marche sur laquelle on s'appuie, non ?

Alors oui, accueillir sa douleur, son histoire, sa joie aussi, avec intérêt et bienveillance. Oui.