Une chambre à soi
Que ce soit dit une fois pour toutes: la vie ici, comme elle est, n'est plus possible pour moi. J'ai besoin d'une "chambre à moi" d'un espace où personne ne viendrait m'interrompre dans ma rêverie, dans un travail que j'aimerais faire, que ce soit dessiner, écrire, coudre ou me reposer. Je ne me sens pas respectée: Entre qui veut quand il veut dans cette pièce où se trouve mes affaires, notre chambre est encombrée de linge, notre petite dort dans cet espace, les garçons occupent l'étage du haut, petit mais coquet, enfin, pourrait être coquet s'il ils voulaient bien maintenir un minimum d'ordre. C'est en bazard permanent, même si je l'ai souvent rangé et arrangé. La maison est trop petite pour tout ce monde. Lorsque j'écris sur cet ordinateur, sur ce blog par exemple, les êtres qui occupent cette maison, ou ceux de passage, me parlent, m'interrompent, font comme si cela n'avait pas d'importance. D'ailleurs, ce blog n'est pas lu, ni par ma famille, ni par mes proches...J'ai usé de pudeur jusqu'à ce jour, sachant que je pourrais être lue d'eux, je pensais qu'ils viendraient là, pour mieux me connaître. Il n'en est rien. Ils considèrent certainement ce blog comme mon bac à sable, mais pour moi, c'est devenu un endroit plus important que ce que j'aurais pu imaginer en l'ouvrant en mars dernier. Cela m'aide à me construire, à tisser cette colonne vertébrale qui faisait défaut à mon équilibre. Je ne sais pas encore comment je vais pouvoir créer cette "zone interdite". Je n'ai pas les moyens d'aller louer un atelier ou une chambre à l'extérieur. Notre maison est encore en construction, bâtie sur un terrain magnifique, avec une vue splendide. Soit. Mais c'est devenu une prison pour moi, une cage dorée, parce que je ne suis pas respectée dans mes besoins. La mise au point est à faire, les comportements doivent changer. Les dialogues doivent s'établir vraiment, sinon, le navire va échouer, c'est certain. La coque est encore solide, mais il ne faut pas un coup de plus.