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Une envie de bonne heure
3 juin 2010

Transhumance

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Mon histoire avec les chevaux a commencé il y a très longtemps, dans les rêves de mon enfance. Oui, dans mon sommeil, ils venaient souvent me visiter. Lorsque nous partions en voiture, traversant les campagnes, j'espérais toujours en apercevoir au moins un. En visite chez des amis de mes parents qui habitaient près d'une ferme, une jeune fille m'avait invitée à monter sur le dos de son cheval, une joie inoubliable. J'ai attendu l'âge adulte pour entreprendre la quête d'un lieu où je pourrais apprendre à devenir cavalière. Manèges traditionnels, chevaux déjà sellés et bridés, menés au client comme un bel objet clés en mains,  manèges où propriétaires privés côtoient sans les saluer les cavaliers bas de gamme, tours à la longe, apprentissage mécanique de l'équitation, je sentais bien que quelque chose ne me convenait pas. Je ne savais pas encore que d'autres voies étaient possibles... Il a fallu cette chute, assez grave, après 6 mois d'équitation sans bon apprentissage, sortie avec un groupe en forêt, galop à la queue-leu-leu, le cheval fougueux a donné un petit coup de son postérieur, peut-être une cabriole, et me voilà parterre, dans le coma. Sortie de l'hôpital, j'ai voulu aller saluer ce compagnon espiègle: Goldorak était son nom. Les responsables du manège, l'ayant jugé trop dangereux, l'avaient déjà fait abattre.... Voilà où aurait pu se terminer mon histoire d'amour avec mes amis les chevaux. 8 ans plus tard,  je reçois un billet pour un spectacle de Bartabas, Zingaro. J'y vais. Nous étions assis au bord de la piste. C'est au moment des cosaques, l'odeur du cheval au galop, les mouvements joyeux de la troupe, les banderoles rouges qui volaient sur la piste, que le virus a gagné toutes les cellules de mon corps. Le lendemain, je cherchais un lieu pour reprendre mes apprentissages. Un manège, à nouveau, un peu plus sérieux que le premier, mais pas encore le bon. Au cours d'un atelier d'écriture, une participante avait écrit un petit texte parlant de sa ballade à cheval, je lui ai demandé l'adresse, téléphoné le soir même, c'est avec elle que j'ai enfin commencé à apprendre. S'occuper du cheval, le brosser avec des mouvements qui le prépare à recevoir un cavalier, comprendre ses besoins. Monter sur le cheval, elle à côté et le tenant tranquillement, elle m'accompagne de sa voix: fermer les yeux, ne rien faire, juste sentir, sentir la chaleur sous mes cuisses, respirer et sentir la respiration de ce bel animal, sentir mon centre de gravité descendre,  dans le bassin, faire enfin corps avec le cheval. Avec le temps, beaucoup de patience, du travail aussi, la peur qui s'était imprimée dans mon corps, est partie.  Ma découverte a continué ici, en s'occupant au quotidien des chevaux, on devient vraiment leurs amis. Il y a encore tant à apprendre d'eux. Ils ont passé l'hiver avec nous. Il est temps pour nos deux compagnons de partir dans un pré plus grand, plus sauvage, avec de la bonne herbe, à 1 km d'ici. Nous leur rendrons visite tous les jours jusqu'à leur retour prochain, en juillet ou en août, on verra.

Hier, j'ai découvert l'ébauche d'un film, celui d'Irina, une cinéaste New Yorkaise amie d'amis voisins. Je suis extrêmement touchée et séduite par son travail qui a besoin d'aide pour se terminer. Voici le lien, et (prenez le temps de regarder ce petit film, c'est superbe) et en suivant les étapes de Kickstarter "manage your pledge" on peut soutenir son projet, en versant même des petites sommes. A suivre....

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Commentaires
C
C'est avec les yeux remplis que j'écris "bonjour-bien-heureuse-d'avoir-pu-rencontrer-ton-blog" dans le petit cadre prévu à cet effet.<br /> Mon histoire avec les chevaux, la peur, la reprise en douceur, la passion... tout ça, tout ça... Ah que c'est bon de lire quelqu'un qui me ressemble.
Une envie de bonne heure
  • la bonne heure est chaque heure et que d'aucune heure on ne peut dire qu'elle n'est pas la bonne. C'est une bon(ne) heur(e) parce que je la soulève dans mes bras. Je la prends à moi. "N'oublie pas les chevaux écumants du passé" de Christiane Singer.
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