Pour commencer
Ce titre fait suite à une lecture d'un passage dans:
"N'oublie pas les chevaux écumants du passé" de Christiane Singer.
Je la cite ici parce que sa conception du bonheur me plaît, elle correspond absolument à ce que j'essaie de faire dans ma vie d'à présent:
"Je ne crois pas que le bonheur soit quelque chose. Je crois qu'il n'est rien qu'on puisse appréhender et je soupçonne que, s'il n'est rien, c'est peut-être parce qu'il occupe tout l'espace.
Le jeune poisson de la légende hindoue qui demande "où est la mer? Tout le monde en parle et je ne l'ai jamais vue" nous offre la clé de la révélation. Si je cesse de demander "Où est le bonheur?", c'est par un semblable effet de renversement métaphysique: j'ai compris que j'y nageais, non pas compris avec l'intellect mais avec les écailles et les nageoires. J'ai compris que la bonne heure est chaque heure et que d'aucune heure on ne peut dire qu'elle n'est pas la bonne. (...)
Ainsi, aujourd'hui où la mélancolie me tient depuis l'aube, je sais que je vis un(e) bon(ne) heur(e) de mélancolie. Comme je pourrais vivre aussi un(e) bon(e) heur(e) d'agrément ou même un(e) bon(ne) heur(e) de maladie ou de deuil. C'est une bon(ne) heur(e) parce que je la soulève dans mes bras. Je la prends à moi.
Je ne la laisse pas à l'abandon. Je sais que, laissée à elle-même, elle garderait ce ton gris des matériaux de construction oubliés sur un chantier et pèserait des tonnes. C'est l'accueil que je lui fais qui la transforme.
C'est mon accueil qui en fait une bonne heure.